• Hier tu t'es évaporé

    J'avance d'un pas, je regarde en arrière et je ne vois qu'une simple image du passé, brouillé, flouté, dépourvue de couleurs. Elle grésille, elle m'envoute, je l'examine. J'entends une enfant rigoler, elle me tient la main, ses nattes brunes flottent dans le vent, son sourire écarlate se veut rassurant, mais ces yeux d'un rouge sanglant vinrent me percer les yeux. Un frisson parcourt mon échine, je n'ai pas le temps de réfléchir que me voilà déjà dans un ce monde fait de noir et de blanc. La filette a disparu, mais son rire enfantin résonne tel l'écho des montagnes. Je marche, je fais quelques pas. Derrière un arbre il y a une personne avec des vêtements d'une autre époque, il s'anime et commence à s'avancer vers moi. Son visage me rapelle un souvenir, mais ce souvenir est effacé depuis longtemps. Qui était-il? J'essaye de l'appeler, aucun son ne sortit du fond de ma gorge. J'essaye de bouger, mes membres refusaient d'obéir à ma propre volonté. Il s'approche, son visage s'éclaircit. Mon coeur cogne contre ma poitrine, je sens les battements de celui-ci se ralentirent progressivement. La lune blanche illumine le visage noir de cet homme dont le visage est couvert de noir. Il ressemble aux ouvriers, travaillant d'arrache pied pour nourrir la famille. Mes yeux pleurent, je me demande pourquoi. J'ai l'impression de le connaitre, hélas ma mémoire est défaillante. Le rire de la filette s'estompe, un vieux tourne-disque se met en route. J'entend cette vieille mélodie parvenir à mes oreilles et réveilla cette nostalgie. Il était là devant moi et m'invitait à danser. Mon corps dansa avec lui, mon esprit se posait des questions. Des photos tombèrent du ciel, dévoilant des bribes de souvenirs. Je les regardais, mais la valse me faisait tourner, tourner et encore tourner ma tête. Un souvenir éclaira soudainement la lune. Premier amour. Je le regarde attentivement. J'essaye de m'approcher, me rapellant soudainement de cette chance que j'avais raté, complétement cassé. Mes lèvres s'approchent des siennent doucement, mais sûrement. Tout à coup la musique s'arrête et fit place à un concerto anarchique, il se déchira, se consuma dans un feu invisible et ses cendres s'éparpillèrent dans le ciel. Je l'apelle par son prénom, le souvenir était revenue, ce vieux souvenir que j'avais oublié, cette chance que j'avais raté. Je me retourne, puis je le revois. Il est beau, propre et net dans des habits modernes de jeune. C'était dans ces habits que je l'avais toujours vu. Et il s'effaca comme on efface un mauvais mot dans une dictée à coup de blanco. Je ne comprends pas mon esprit délurée, il apparait puis disparait. Je veux m'en souvenir pourtant, mais je n'arrive pas. Le souvenir est devenue trop vieux. Disparaissant dans le noir, ce n'était rien de plus que le passé. La filette rigole encore, elle me montre une gomme puis commença à effacer ce monde noir et blanc. Mon souvenir s'effaca, ce n'était rien d'autre qu'un souvenir après tout. J'examine cette ancienne moi faire du tri dans ma mémoire et effacer mes plus beaux souvenirs, elle finit par jeter la gomme dans les égoûts puis à me reprendre la main pour m'emmener ailleurs.

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  • Commentaires

    1
    lxaz
    Mardi 1er Janvier 2013 à 16:28

    magnifique.

    2
    Mercredi 2 Janvier 2013 à 12:32

    Merci >..<, c'était un texte pour un concours, mais je n'ai pas participé malheureusement en fin de compte >>"

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