• Jalouse

    Des échos qui résonnent dans ma tête. Toujours ce même son qui talbourinne mon crâne. Il résonne doucement...J'attrape ma montre et la jette sur le tapis. L'écho résonne de plus en plus vite... Je me mets debout et regarde aux alentours, tout était gris, la lumière trop faible. L'écho devient fort...mon corps le sent, il vibre de ce son si puissant. Mon corps s'évanouit, choqué. Mon âme est pourtant bien présente, elle regarde cet autre moi dans l'autre pièce verdoyante. Elle est si heureuse et paisible.

    Mon coeur se fissure, je suis jalouse. Elle est contente et moi je suis perdue. Elle a tout et moi j'ai rien. Elle joue et moi je suis dans ma lassitude quotidienne. Elle a tout...tout..tout... Ces choses dont je n'ai pas et que j'ai à présent envie. Elle m'agace, je l'envie. Elle m'énerve, je veux tout ce qu'elle possède. Elle se met debout sur la pointe des pieds et regarde mon corps sans moi inerte. Elle s'approche curieuse et touche mes cheveux du bout de son doigt. Elle semble avoir peur de ce corps noirci par le temps. Dégoutée par tout ce noir autours, elle recula répugnée. Elle avait tout et se permettait d'être dégoutée de ceux qui n'avait rien. Je n'en pouvais plus...je voulais aussi son corps si beau et jeune. Son corps en bonne santé et qui regorgeait de toutes les couleurs de l'arc en ciel. Je voulais sa vie.

    Ce qui restait de moi, une simple âme invisible qui ne souhaitait que vivre aussi de toutes ces couleurs de joie et de bonheur. Je m'approchai d'elle avec lenteur dans l'air. Je voulais la voir de près, cette fille qui me ressemblait et que je détestait tant. Pourquoi avait-elle tout ce que je souhaitais? Pourquoi était-elle si heureuse dans son monde idyllique? Je voulais moi aussi vivre, je voulais son corps. Impitoyablement j'entrais sous sa peau, les organes se lièrent à mon âme et ce qu'elle était fut éjectée. La propriétaire du corps fut changée. Je bougeais mes orteils, puis chacun de mes doigts. Ma renaissance était telle une nouvelle inspiration d'air frais.

    Mes jambes coururent à toute allure sur la pelouse fraîche. Quel bonheur de pouvoir sentir la nature sous mes pieds sans qu'un bout de ma chair s'éparpille sur le sol noirci de sang. J'humai les fleurs, je sentais la vie en moi. J'étais enfin heureuse. Sans me soucier de l'autre, je respirai le bonheur. Mon corps de l'autre côté de la pièce inerte commença à s'animer douloureusement. Je jetai un regard perçant à ma double. Elle était elle aussi rien d'autre qu'un simple pantin douloureux. Un sourire malveillant sur mon visage, je sortis de la pièce, je venais de trouver une clé et j'enfermai cette double heureuse ou malheureuse de son sort dans la pièce. Ganbadant dans le monde qui s'ouvrait enfin à moi, je chantai à tue-tête la terrible chanson de la souris verte.

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